Moetaz Mattar peut être décrit en ces mots «trop de bruit pour rien». Tonitruant tel un tonnerre, il cherche à se forger une image de «héros» ou de «sauveur». Pourtant, quand on commence à faire une recherche sur Internet sur Mattar, on ne trouve pas grand-chose. Du moins ce que l’on trouve c’est une carrière banale de journaliste et de présentateur. Rien de spécial, à part évidemment qu’il a cherché à sortir gagnant des deux révolutions qui ont secoué l’Egypte, celle du 25 janvier et celle du 30 juin.
Mais qui est donc cette figure énigmatique qui demeurait méconnue pour beaucoup d’Egyptiens jusqu’à la révolution du 30 juin ? Moetez Mattar cherchait toujours à se faire passer pour un jeune premier de cinéma en choisissant bien sa coiffure, en adoptant un style vestimentaire «séduisant» d’après ses propres critères à lui.
Toutefois, sa carrière n’a rien de séduisant. Elle est assez banale. Il a commencé sa carrière en tant que journaliste. Puis, il devient journaliste sportif dans la chaîne «Modern». Ce n’est qu’après la révolution du 25 janvier qu’il cherche à saisir l’occasion et à réaliser des gains. Beaucoup de figures médiatiques et même politiques ont tenté de profiter au maximum de la révolution. Un profit personnel et non au service de la patrie. En cela, il n’a pas fait exception à la règle. Comme les moutons de Panurge, il a suivi le troupeau des chercheurs de célébrité. Et, il fait un recyclage dans le métier pour présenter son programme «Station d’Egypte» sur la chaîne «Modern Horeya» (Liberté) qu’il a quittée en février 2012 lorsque sa voix est coupée en direct. Suite à cet événement, il s’éclipse comme d’habitude pour réapparaître sur la chaîne «Misr 25» ou «Egypte 25». Une des chaînes lancées par les Frères Musulmans pour l’objectif vain et inutile de redorer le blason de l’ancien président Mohamed Morsi qui s’était déjà cassé la gueule en donnant aux siens les ordres d’attaquer les manifestants civils et pacifiques qui avaient exprimé leur colère quant au changement de la Déclaration constitutionnelle devant le Palais présidentiel. «Misr 25» n’a pas réussi à remplir sa mission, ni Moetez Mattar. Ce dernier quitte son poste parce que d’après lui, la chaîne, tribune des Frères Musulmans à l’époque, «intervenait dans la politique éditoriale de son programme».
Encore une éclipse, mais, c’est un élément habituel de Mattar. Apparition et disparition. De courtes apparitions qui ne font certainement pas de lui un présentateur avec un parcours professionnel. Mais, plutôt, un long parcours d’arrêt.
Animé de la passion de la célébrité, arriviste professionnel, il saisit l’occasion de la révolution du 30 juin 2013 pour revenir sur la scène. En réalité, la révolution du 30 juin 2013 était une sorte d’épreuve de patriotisme pour beaucoup d’Egyptiens : certains y ont réussi, d’autres comme Mattar y ont échoué.
Après le 30 juin, le soi-disant héros de la patrie s’échappe : une preuve intangible qu’il était vraiment un des hommes des Frères Musulmans et commence à travers les nouvelles chaînes émettant de l’étranger à présenter de nouveaux programmes. Nous pouvons citer «Avec Moetez» sur la chaîne Al-Charq. Il cherche à créer son propre «mythe» de nulle part. Evidemment, la majorité des Egyptiens ne le suivent pas, mais, cela ne l’a pas empêché d’exploiter sa page Facebook pour menacer continuellement les intérêts de l’Egypte, de faire propager des mensonges et de fausses informations sur son pays.
Un scandale après l’autre a néanmoins révélé qui était-il réellement ? Sa page Facebook était vraiment l’outil qui a révélé sa vérité. Le quotidien Youm7 a publié le 1er août 2017 une nouvelle qui démontre que M. Mattar qui se vante d’être panarabe et pro-Islam a eu recours à une entreprise israélienne pour demander à Facebook une indemnisation d’environ 10 millions de dollars. Sa page aurait été piratée et cela aurait porté atteinte à sa réputation. Une réputation d’un méconnu en tout cas. Son arrogance l’a alors poussé à se servir de sa page Facebook pour s’adresser aux Frères Musulmans et leur envoyer des directives ou encore des messages.
Apparemment, la bêtise humaine n’a pas de limites : Mattar a commencé à attaquer l’Egypte à travers son programme, se moquant des dernières difficultés du secteur touristique. Mais, dans sa folie, il est allé jusqu’à dire que l’Armée égyptienne actuelle n’a pas remporté la guerre d’octobre 1973. Il a oublié que les Egyptiens sont « intraitables » dès que l’affaire touche leur Armée, leur patrie et leur histoire, notamment la glorieuse guerre d’octobre. Mattar a prouvé inéluctablement que trop de bruit pour rien ne sera jamais perçu, mais juste ignoré par l’ensemble des Egyptiens. Ignoré et certainement très prochainement oublié.
A suivre …